On parle souvent de ce premier jour du reste de sa vie… Et si ce jour-là devenait celui où l’on nous a demandé de nous confiner ? Pourquoi ? J’ai envie de répondre car c’est l’occasion rêvée de réfléchir sur soi-même, sur le monde qui nous entoure, sur les rapports que nous entretenons avec les autres et avec nous-mêmes.
Personnellement la solitude a toujours été mon intime ennemie. Voilà qu’aujourd’hui elle s’impose à moi pour quelques semaines, quelques mois, pour le moment on ne le sait pas. Alors je tente de l’apprivoiser. Je lui demande pourquoi je la fuis tant, pourquoi elle me fait si peur. Finalement, j’apprends à la connaître et je me redécouvre par la même occasion. Elle me souffle qu’après ce confinement, il faudra que nous entreprenions de grandes choses, que nous réfléchissions vraiment collectivement au sens de la vie et que puisque pour moi, comme pour beaucoup, l’enfer ce n’est pas les autres alors il faudra leur venir davantage en aide.
Je me prends donc à rêver à la construction de ce nouveau monde d’après corona, ce monde plus solidaire, plus juste, plus sensé et surtout moins égoïste. Rêver, j’ai tout le temps de le faire ces temps-ci…
En attendant, je me lève chaque matin et me mets devant mon ordinateur pour retrouver mes élèves, en pensant toujours plus fort à ce qu’a dit un jour un homme politique célèbre : « l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ».
Laetitia Lacaze
Edward Hopper. Années 50.